Lorsqu’une mutation génétique a été diagnostiquée (BRCA1 ou BRCA2, PALB2 pour les plus fréquentes et connues), ou pour les femmes qui ont des antécédents familiaux et/ou personnels importants, il peut être proposé par l’oncogénétitien une chirurgie prophylactique mammaire ou ovarienne.
Cette chirurgie est dite prophylactique car faite sur un organe sain et en prévention de sa maladie éventuelle.
Le principe est d’enlever les glandes (sein ou ovaires) qui ont un très haut risque de tomber malades d’une pathologie cancéreuse.
La chirurgie prophylactique mammaire :
Quels sont les bénéfices de la mastectomie prophylactique ?
Elle réduit le risque de cancer du sein de plus de 90 %. Ainsi, une femme dont le risque de cancer du sein est estimé à environ 65% à l’âge de 70 ans et qui effectuerait cette intervention verrait son risque passer à moins de 6,5 % : l’efficacité préventive est donc importante, mais pas absolue. Il existe un risque résiduel de cancer du sein, car dans certains cas, la morphologie limite l’ablation de la totalité du tissu mammaire.
Quels sont les risques de la mastectomie prophylactique ?
Il ne s’agit pas d’une intervention de type « esthétique ».
La technique rejoint celle de la mammectomie avec reconstruction mammaire immédiate par prothèse.
La chirurgie des deux seins se fait dans le même temps opératoire.
La mammectomie peut être proposée selon les cas avec conservation de l’aréole et du mamelon moyennant des risques que vous définira votre chirurgien.
Quoiqu’il en soit, la peau du sein sera conservée ce qui facilitera la reconstruction.
Toutefois, malgré les progrès de la chirurgie de reconstruction, les seins reconstruits ne seront pas de « vrais seins ». Il existe de plus une perte de la sensibilité du sein et ceci peut retentir sur la sexualité. Des cicatrices seront visibles. De plus, comme toute intervention, la mastectomie prophylactique comporte des risques : outre ceux qui sont inhérents à l’anesthésie, il existe des complications propres à chaque technique, qui vous seront expliquées par le chirurgien si vous vous interrogez sur cette intervention. La réalisation de la chirurgie prophylactique peut entrainer des troubles de l’adaptation psychologique, d’intensité́ variable.
La décision de cette chirurgie vous revient et doit être longuement réfléchie.
Plusieurs consultations médicales sont souvent nécessaires et une consultation auprès d’une psychologue est souvent recommandée car outre le changement de morphologie, les sensations naturelles de la peau du sein et de l’aréole et du mamelon sont très modifiées. Cette chirurgie est définitive et irréversible d’où l’importance de mener une réflexion à bien.
La chirurgie prophylactique des ovaires :
Elle repose sur l’ablation des trompes et des ovaires.
Elle se fait le plus souvent par voie coelioscopique sur une courte hospitalisation.
Elle génère bien sûr la ménopause ce pourquoi, l’âge recommandé pour ce geste opératoire tient compte aussi du risque de cancer de l’ovaire.
Selon les recommandations, il est suggéré de faire une annexectomie prophylactique :
- après 40 ans pour les femmes présentant la mutation du gène BRCA1
- après 45 ans pour les femmes présentant la mutation du gène BRCA2
Si vous êtes sans antécédents de cancer du sein, un traitement hormonal substitutif de la ménopause peut vous être proposé au décours de cette chirurgie si les symptômes de la ménopause sont gênants