La glande mammaire est drainée par des vaisseaux sanguins et lymphatiques.
Les cellules cancéreuses infiltrantes peuvent migrer en dehors du sein par ces voies.
La voie la plus fréquente est la voie lymphatique.
Le réseau lymphatique du sein se dirige essentiellement vers les ganglions de l’aisselle. C’est pourquoi, en cas de cancer infiltrant, on est amené à prélever des ganglions de l’aisselle du coté du sein atteint pour les analyser.
Ces résultats vont nous orienter dans la décision de votre traitement complémentaire prise en RCP (réunion de concertation pluridisciplinaire).
Il existe 2 techniques chirurgicales de l’aisselle :
– le prélèvement du ganglion sentinelle
– le curage axillaire
Le prélèvement du ganglion sentinelle :
Le principe est de prélever les premiers ganglions de l’aisselle, ceux qui seraient les premiers touchés par les cellules cancéreuses du sein. Ils sont situés là où la glande mammaire rejoint le creux axillaire.
Si ces ganglions ne sont pas atteints, les autre ganglions (dits « non sentinelles ») ne sont pas atteints.
L’interêt de cette technique est de limiter le prélèvement ganglionnaire et donc de réduire considérablement (inférieur à 4%) le risque de lymphoedème (« gros bras »)
Cette technique nécessite un repérage de ces ganglions qui repose le plus souvent sur l’association de deux techniques :
- Par lymphoscintigraphie après injection de Technétium marqué (produit sensiblement radioactif) autour de l’aréole la veille de l’intervention.
- Par infiltration au moment de l’intervention d’un colorant bleu patenté en périaréolaire
Ces produits vont suivre le réseau lymphatique et donc se diriger vers les premiers ganglions de l’aisselle dits ganglions sentinelles.
Ce repérage ne permet pas de présager d’une atteinte ganglionnaire ou pas, d’où la nécessité de les prélever pour les analyser.
Un examen extemporané (c’est à dire pendant l’intervention) de ces ganglions peut être réalisés en fonction de chaque cas.
Une atteinte de ces ganglions peut nous amener dans certains cas à un curage axillaire.
Ceci peut être décidé lors de l’intervention par le chirurgien ou au cours de la RCP et donc nécessité une deuxième intervention.
Le prélèvement des ganglions sentinelles n’est pas indiqué en cas :
- D’une atteinte clinque d’un ganglion de l’aisselle, ou prouvée après biopsie sous échographie
- Après chimiothérapie néoadjuvante (avant la chirurige)
- Lorsque la taille lésionnelle est supérieure à 5 cm
Le curage axillaire :
Il permet le prélèvement des ganglions de l’aisselle.
Une dizaine de ganglions sont prélevés en général mais ce nombre est variable d’une patiente à l’autre, comme d’un côté à l’autre.
Ce qu’il faut retenir d’un curage axillaire :
- Il ne diminue pas les défenses immunitaires de l’ensemble du corps ; il existe de nombreux réseaux autres responsables des défenses immunitaires
- Il existe un risque de lymphoedème (lien vers page lymphologie) d’environ 18 % ; ce risque est augmenté en cas :
- de radiothérape de l’aisselle complémentaire
- de surcharge pondérale
- de sédentarité
- Il nécessite des habitudes de vie non contraignantes mais à vie pour limiter le risque de lymphoedème
- Il n’empêche pas la mobilisation du bras ni de faire du sport bien au contraire (cf lymphoedème et sport et cancer)